Saturday, May 2, 2009

Dead woman walking

Prosecutor: Your honor, the facts of the case seem to be as follows. Six years ago, the accused met the victim on some stairs. They fell in love. A year ago, the accused met with the victim on other stairs. Then, without a notice, she grabbed his heart, squeezed it till the last drop of blood. Taken by surprise, the victim did not defend himself. The accused then threw the heart on the floor, stepped on it and started jumping. Still no defense from the victim. The victim still had his dreams and his faith; he believed these could get his heart pumping again. The accused, insisting, reached out for his dreams. She took a bucket of black paint and poured it on the dreams. The dreams got disfigured by the black paint. The victim still had his faith; he struggled, using his faith to resuscitate his dreams. The accused, ruthless, used all of her machiavelic strength to find the victim's faith. When she did, she grabbed it with her two hands, ran with it to the nearest gaz station. Poured gazoil on it, lit it with fire. The victim, helpless, saw his faith go on fire, reduced to ashes.

An autopsy of the victim revealed a soul with no dreams and no faith in humans, relationships, or love. The heart is still pumping but aches terribly.

In previous cases seen by this court of law, when an accused took a victim's life, the accused was condemned to the death penalty. We see many similarities between this case and a murder case. What is the difference, your honor, between taking another person's life and taking away his dreams, his faith, and his heart? What is a person's life without these anyways? As such, we consider that the death penalty is well justified for the horrible crime that the accused had perpetuated on the victim.

Judge: the jury unanimously found the accused eligible for death penalty. The accused is now nothing but a dead woman walking towards her salvation.

4 comments:

Anonymous said...

un procès sans défense demeure sans valeur.

ce que tu dis me rappelle combien juste est tout amour qui se voudrait "nomade"...

mais trêve!

cela me rappelle surtout une petite phrase, terrible, de ce génie de la psychanalyse que fut Jacques Lacan :
"La rançon de l'amour, c'est la haine..."

et pourquoi donc?
entre autres, dit-il en reprenant la vieille formule de Plotin, parce que "aimer, c'est donner ce qu'on n'a pas... à quelqu'un qui n'en veut pas"!

explication :

- "aimer, c'est donner ce qu'on n'a pas" : parce qu'aimer c'est dire à l'autre son manque, ce non-avoir de lui ou d'elle, d'accord...

- "à quelqu'un qui n'en veut pas" : parce que lorsque l'autre me donne "son manque" il trahit toute possibilité de désir en retour, de ma part, puisque je ne saurais désirer que sa complétude, contraire de ce manque (et qui peut paradoxalement en prendre la forme... par exemple : la complétude irait jusqu'à prendre la forme du courage de ce manque, ou du courage de le dire...)

encore deux français sur cette question... puisque l'amour semble avoir aussi été leur affaire!

balzac : "la femme accomplie déchire quand elle aime"

et sartre, qui pose les choses en termes de liberté(s) :
je ne peux aimer en l'autre que sa liberté qui fait le sujet qu'il est... or je veux la posséder cette liberté-là, autrement dit je veux son contraire, d'où l'impasse...

mais comme souvent, c'est freud qui pourrait avoir le dernier mot :
le pire ennemi de l'homme, dit-il, c'est la culpabilité inconsciente...
il ne s'agit pas ici, attention, de la culpabilité consciente ainsi exposée dans les faits, et de la culpabilité mortifère, consciente, qui en résulte, comme en punition - ce serait trop simple, et trop facile...

il s'agit bien plutôt de se dire que l'auto-punition ainsi exposée ne commence pas après le massacre raconté, mais avant... qu'elle en est la cause, comme une petite voix disant : tu ne mériteras pas cela, tu n'accompliras pas ce bonheur, je ferai en sorte que tu le détruises, et de tes propres mains!...

c'est donc très possiblement dès avant le massacre, et comme cause de ce dernier, que l'auto-punition commence...
et il serait bien terrible, dans telle équation, de se punir de s'être déjà auto-puni... quel cycle infernal!

d'où vient alors la première auto-punition, où cassant son jouet, elle casse encore son image d'elle-même? serait-ce contre cette image que se joue la lutte?

c'est plus compliqué...
il s'agit du Sur-moi.
Lacan dit que la phrase fondamentale du Surmoi c'est un ordre formulé en un mot : "Jouis!"
autrement dit, va vers n'importe quel plaisir aveugle, fut-il digne d'Aushwitz, mais reste dans l'acte et les actes, et surtout perds-y les mots, et souffre du manque de ta parole, fais en sorte que la jouissance automatique, irréfléchie, l'emporte sur... le plaisir.

puis il choisit de réécrire ce "jouis!" à l'impératif, sous la forme indicative du "j'ouis...", autrement dit, j'entends quelque chose, et je l'exécute les yeux fermés, en violence aveugle contre... moi-même en fait, even si cette violence semble exercée sur un autre au premier abord.

ici donc, "j'ouis" l'ordre adressé à moi par la culpabilité inconsciente, et mon moi s'y soumet et s'exécute...

la simple collusion entre l'indicatif de cette sale petite voix interne de la culpabilité inconsciente que nous avons tous, et la jouissance à exécuter cet impératif puisque nous sommes aussi tous des monstres, fait que dans l'opération, le sujet n'a qu'une chance infinitésimale de s'éveiller à tout le processus...

procès d'autant plus terrible qu'il évolue en spirale : plus je m'exécute à (me) bousiller, plus je mérite de poursuivre ce cercle vicieux!

d'où alors la toute première de ces guilts?
cela dépend de l'histoire de chacun, en ses détails et détours, mais freud insiste sur un point capital : cela est universel, il n'est pas un individu mâle ou femelle sur la terre qui n'en est pas porteur.

ce procès est donc un faux procès, non seulement par manque de défense, mais parce que la victime apparente n'est pas nécessairement celle qu'on veut donner à voir.

seul bénéfice, ça ne ressemble pas trop à la boîte de Pandore refermée sur l'espoir : toutes les scènes se passent sur des escaliers, et elle marche... vers le salut.

Anonymous said...

3 points :

1. "seem to be as follows", encore heureux de cette prudence de départ...

2. "taking away his dreams, his faith, and his heart", personnellement je ne crois pas un instant à ce mythe, sans nier pour autant la violence des douleurs réciproques.

3. "Still no defense from the victim", j'y verrai presque un motif suffisant au massacre accompli ; il suffit de lire Sacher-Masoch pour comprendre que le sadique apparent ne fait souvent qu'exécuter pieusement et piteusement les ordres appelés par la passivité du masochiste en son attitude, c'est une complicité à deux où les responsabilités sont souvent en mode 50-50...

bref, une femme exigeante, donc qui s'aime sans doute à la mesure où elle dit ne pas s'aimer...

sans doute n'aurait-elle tort que sur la "manière" d'exiger?
Il y a toujours quelque chose de "surfait" dans les débuts de tout amour, sauf que sans cela aucun amour, donc aucune humanité, ne serait possible.
et pourquoi ne pas suivre le mensonge de l'autre quand je suis bien conscient des miens...

mais j'en ai assez dit.

The Negative Girl said...

Is this the other side of your coin Maya?..

Unknown said...

Volt, tu aurais ete un excellent avocat de defence. Ce que tu as dit m'a donne a penser....irreversibilte est la difference entre l'acte de l'accusee de mon post et le meurtre. Le meurtre est irreversible.

Nephele, well, yes, it is. Kind of...